Tout a commencé par un coup de fil un dimanche après-midi. Je crois comprendre qu'un taxi demande mon adresse. Je suis surpris. Personne n'avait commandé quoi que ce soit. Je la lui transmets quand même. Quelques minutes plus tard, un taxi arrive devant chez moi. Ce n'est pas le taximan qui demande à entrer mais un homme Noir plein de bagages. Ce dernier m'informe qu'il vient emménager chez moi. N'étant pas informé de sa venue, je lui demande s'il a visité la chambre au préalable, il me dit que non, lui demandant encore s'il connaissait le nom du propriétaire, il me dit encore non. Il l'appelle mais n'arrive pas à le joindre. Le détenteur des lieux est en vacances c'est vrai. A ce moment là est arrivé ma co-locataire néo-zélandaise. Préférant vérifier avec elle avant de faire entrer l'homme, j'apprends qu'elle non plus n'a pas été mis au courant. Calme-toi un peu, tu es au bord de la crise cardiaque me dit-elle. Faut bien le laisser entrer ajoute-t-elle. Je laisse entrer l'homme et fait sa connaissance. Africain de nationalité érythréenne, il habite en Grande-Bretagne depuis dix ans et vient de quitter Sunderland dans le Nord-Est pour commencer une année de stage en pharmacie à Chester. J'échange encore deux mots avec ma co-loc chinoise cette fois. Je ne comprends pas bien ce qu'elle me raconte mais semble bien au courant de l'arrivée de quelqu'un quoiqu'est quand même très étonné qu'il ait déjà emménagé.

Ce dimanche soir, j'ai donc un peu sympathisé avec un Erythréen, lui ai imposé sous la pluie le tour des murs de la ville avant de l'inviter à manger quelques morceaux de boeufs aux courgettes. Malgré mon accueil un peu froid, pour ne pas dire suspicieux, il m'a dit apprécier mon hospitalité.

Mais une question restait ouverte. Etait-ce le proprio qui avait commis l'impolitesse incroyable de ne pas nous informer ou était-ce cet individu qui a tenté et réussi de nous mettre devant le fait accompli en se présentant comme le nouveau co-locataire alors qu'il n'était prévu tout au plus qu'il ne visite la chambre. Quelques jours plus tard, j'ai eu le proprio au bout de fil. Il a présenté ses excuses. Il y avait de quoi.